LA TERRE DES PUMAS
A l’extrémité Sud du Chili, le Parc National de Torres Del Paine est un territoire où se mêlent plaines d’herbes sèches, prairies verdoyantes, lacs majestueux et montagnes escarpées. Des centaines de rivières descendent des montagnes et viennent irriguer les herbes de la plaine, où pâturait jadis le bétail des premiers colons européens. Protégés depuis 1960, les 250 000 hectares qui composent le Parc sont classés réserve de biosphère par l’UNESCO, ils abritent aujourd’hui 118 espèces d’oiseaux dont le pic de Magellan et le nandou de Darwin. C’est aussi un refuge pour nombre de mammifères rares tels que le tatou nain, le cerf sud Andin, la mouffette ou encore l’énigmatique chat Geoffroy. Les guanacos, ancêtres du lama étaient au bord de l’extinction après des décennies de chasse intensive, ils sont maintenant des milliers sur ces territoires. C’est aussi dans cet espace immense que vit la plus importante densité de pumas au monde. En protégeant les félins, c’est tout un écosystème qui s’est enrichi, car les proies dont les pumas se nourrissent profitent à de nombreux opportunistes comme le condor des Andes. Avec l’abondance de proies, le comportement d’animal solitaire du puma évolue et on a observé pour la première fois en 2016 un rassemblement pacifique de six pumas. Comme un miracle dans la lutte éternelle de l’homme contre l’animal, Les éleveurs ont appris à tolérer la présence des prédateurs. Malgré les dégâts qu’ils causent encore dans les troupeaux, les félins représentent l’attraction principale des visiteurs du parc. Le nombre de touristes s’est multiplié par 10 en 20 ans et chaque année, ce sont plus de 150 000 visiteurs des quatre coins du monde qui viennent admirer le prédateur. Cet écosystème est largement dépendant de son réseau de rivières, alimenté presque exclusivement par les glaciers. Or celui-ci est aujourd’hui menacé par le réchauffement climatique. Depuis quelques années, il est soumis à un phénomène nouveau, les feux de plaine, amplifié par une relative sécheresse. Face à de telles conditions, les jeunes pumas s’aventurent toujours plus loin à la recherche de nouveaux territoires et créent des conflits avec les éleveurs situés en périphérie du Parc, qui ne profitent pas du tourisme. Les rangers et scientifiques de Torres Del Paine travaillent d’arrache-pied pour concilier tourisme, élevage et protection de la nature sur ce territoire qui abrite l’un des écosystèmes les plus fabuleux de la planète.
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